L’information a couru qu’un porte-container polluait comme 1 million de voitures. Selon les chiffres d‘une étude faite avec le porte-conteneurs Antoine de Saint Exupéry, ce dernier émet 30 grammes de dioxyde de carbone (CO2) par kilomètre et par par conteneur de 6,1m de long. Le navire peut embarquer 20.600 de ces conteneurs. Par kilomètre, le bateau émet donc 618 kg de CO2.
Qu’en est-il du côté des voitures ? L‘Agence de la transition écologique (Ademe) estime que le parc automobile français (neuf et ancien) émet en moyenne 193 g de CO2 par kilomètre et par voiture. Conclusion, pour un kilomètre parcouru, le porte-conteneurs émettrait autant de CO2 que 3.202 voitures et non 1 million.
Mais comparer un porte-conteneurs à des voitures n’est pas vraiment pertinent. Calculons plutôt les émissions de CO2 par « tonne-kilomètre » (une tonne déplacée par kilomètre). L’armateur affirme que le porte-conteneurs « émet 3 grammes de CO2 par kilomètre et par tonne transportée« . Sur la route, un camion porte-conteneurs articulé de 40 tonnes produit directement 91,6 g de CO2 par tonne-kilomètre, estime l’Ademe*, soit trente fois plus. Le transport ferroviaire, de son côté, émet entre 1,47 et 34,9 g de CO2 par tonne-kilomètre. Quant au transport aérien de fret, les chiffres des émissions s’envolent : entre 669 g et 3,171 g de CO2 par tonne-kilomètre.
Au total, c’est donc bien le transport routier qui émettrait le plus de CO2, avec 1.460 millions de tonnes rejetées dans l’atmosphère en 2015, contre 867 pour le transport fluvial et maritime de marchandises. Reste la question du fuel lourd qui est un autre problème.