Le vivant est un système dans lequel tous les acteurs inter réagissent d’une façon ou d’une autre. Cette définition, le système du vivant, est peut-être plus juste que le mot biodiversité qui fait référence à la multiplicité des acteurs du vivant sans évoquer leur interaction.
Une démonstration forte est apportée, par exemple, par la question des bovins dans le sous-continent indien, 250 millions de vaches dont une grande partie en liberté dans les campagnes et les villes. Ces animaux, bien que l’objet d’attentions de la part des indiens, finissent par mourir et leurs cadavres sont portés dans les champs pour être mangés par les vautours qui digèrent les chairs et les bactéries dangereuses ; c’est la tradition.
Le problème c’est que certains bovins, des vaches allaitantes pour le lait, sont parfois traités au Diclofénac, un anti-inflammatoire rapidement mortel pour les vautours. La disparition de 98 % des vautours a vite posé le problème du danger des cadavres pourrissant qui ont favorisé, entre autre problèmes, l’accroissement exponentiel des chiens errants et, avec eux, de la rage ; plus de 20.000 personnes en meurent chaque année. L’Inde, incapable d’assurer l’équarrissage de ces centaines de milliers de bovins décédés chaque année, a lancé un programme de réintroduction des différents vautours et interdit le Diclofénac.
On le voit que cela soit les animaux ou les humains, des interactions existent toujours. Bien d’autres exemples le montrent et même si le système du vivant évolue en permanence, les ruptures brutales d’équilibres entre les espèces ont vite des conséquences imprévues mais qui peuvent être catastrophiques. La biodiversité n’est pas un simple inventaire à la Prévert mais un système complexe dans lequel nous humains sommes des acteurs parmi d’autres.