Dans son dernier bulletin de veille scientifique, l’Anses* présente deux études : l’une se penche sur l’exposition d’écoliers d’Afrique du Sud situées à proximité de vignobles, la seconde évalue l’apport de certains aliments à de jeunes enfants.
A proximité des pulvérisations
Le suivi des pesticides présents dans l’air, les poussières et les pelouses des écoles situées entre 30 et 100 m des vignobles montre que 6 des 11 pesticides détectés dans les échantillons récoltés chez les enfants font partie des molécules utilisées pour les traitements de la vigne. Malheureusement, l’étude n’a pas été assez précise et l’Anses regrette que tous les pesticides utilisés aux alentours, au-delà de la zone des 100m, n’aient été répertoriés, car certaines molécules peuvent parcourir des centaines de mètres, portées par le vent.
L’alimentation qui contamine
La seconde étude a mesuré la concentration de résidus de pesticides dans les urines de 135 enfants, âgés de deux à cinq ans, après consommation de divers aliments d’origine végétale (jus,biscuits, fruits, etc) en Caroline du Nord et en Ohio (USA). Elle indique que 99% des enfants ont été exposés aux insecticides trichloropropane, 64% à l’acide 3-phénoxybenzoïque (3-BPA) et 92% à l’herbicide, l’acide dichloro 2,4 phénoxyacétique. Les enfants consommant des pommes et des jus de fruits au moins trois fois par semaine présentent une concentration moyenne de trichloropropane plus élevée. De la même manière, lorsque ces derniers mangent du poulet ou de la dinde à une fréquence supérieure ou égale à trois fois par semaine, leur niveau urinaire de 3-BPA s’avérait plus important. L’Anses regrettant pour cette étude que toute l’alimentation des enfants n’ait pas été prise en compte.
Conclusion
Il n’y en a pas vraiment, si ce n’est l’inquiétude qui naît de ces constats. Ce ne sont pas les premières études ni les dernières et, à chaque fois, des précisions manquent qui permettent aux « experts » d’alerter, mais mollement, et aux responsables sanitaires de ne pas prendre de décisions. Parallèlement ceux qui inventent ces molécules, les fabriquent et les utilisent n’ont pas les mêmes hésitations ; c’est un marché prospère.
Anses : Agence nationale de sécurité sanitaire